Le bal du Moulin de la Galette – Auguste Renoir

07/02/2021

Le bal du Moulin de la Galette – Auguste Renoir

L'art nous dirait-il ce qui est essentiel ?

 

Pierre-Auguste Renoir peint ici une certaine idée du bonheur. Rien d’extraordinaire, en apparence. Rien, mais c'est tout ce qui nous manque en ce moment. L'atmosphère de ce bal est à la bonne humeur et à l’insouciance. On discute, on danse, on boit... C'est l'été, c'est dimanche, on se retrouve entre amis.
 

 

 La scène se passe au Moulin de la Galette, sur la butte Montmartre. Le Sacré-Cœur n’existait pas encore à l’époque.
Au premier plan, un groupe discute. Les femmes sont charmantes, élégantes sans être trop apprêtées. L'ambiance n'est pas guindée, il suffit de regarder l’attitude des uns et les autres. Une femme, installée sur un banc, se retourne vers son interlocuteur, tandis qu’une de ses amies se penche vers elle, lui posant familièrement la main sur l’épaule. Les canotiers, chapeaux melon et hauts-de-forme se mêlent, traduisant une mixité sociale bon enfant. Signe de décontraction pour l’époque, les femmes ne portent pas toutes de chapeau. A gauche, deux enfants semblent totalement indifférents à la scène. 

 

Au second plan s'élancent les danseurs. Alors que la foule est compacte, Renoir a su attirer notre regard autour d'un couple, en lui ménageant un espace libre et en jouant avec la lumière qui vient éclairer la robe de la femme. Le peintre figure, à grands traits, le tissu et les nœuds du vêtement, dans un flou que l’on retrouve sur l’ensemble de la toile et donne une impression de mouvement. 
 
Renoir a représenté ses amis, des peintres, des écrivains, des modèles. Tous ceux qu’il a fait poser ont été identifiés. 


En arrière-plan, on devine quelques bâtiments, dont celui où l'orchestre s’est installé, et l’assemblée, joyeuse, profitant d'un moment sans contraintes.

 

La palette est variée, mêlant au bleu-noir des couleurs plus claires et chatoyantes. Les robes ont des reflets bleus et roses. L’ensemble paraît avoir été peint au travers des branches, les feuilles laissant passer de grandes taches de lumière. Au-dessus des personnages, lampadaires et lustres forment une frise lumineuse. Tout en haut, un peu de verdure. Par endroit, les contours du dessin semblent s’effacer, ce qui est particulièrement visible pour la chevelure de la fillette et le vêtement du jeune garçon.
 

Carte d’identité de l’œuvre 


Date : peint en 1876
Technique : huile sur toile
Taille :  131 x 175 cm
Lieu d’exposition : Musée d’Orsay (Paris)
Impressionnisme