01/04/2021
Jésus est représenté au-dessus de son cercueil, ouvert et vide. Comme si la Résurrection et l’Ascension étaient résumées en une seule image. Ce Christ aux cheveux blonds, rayonnant, est pour le moins inhabituel à nos yeux. Son corps est presque transparent, montrant ses cinq plaies à l’univers entier.
Plaies aux mains, ouvertes, les paumes face à nous, aux pieds et au côté. En une explosion de lumière, Il semble jaillir d’une nébuleuse ronde aux couleurs aussi vives que celles du linceul. L’image est presque irréelle.
Ce nimbe coloré, rare représentation, donne une dimension cosmologique à la résurrection. Le visage semble se fondre dans cet environnement. Pourtant, le jour ne s’est pas encore levé, les étoiles illuminent un ciel sans nuage.
Cette lumière donne une image d’espérance à ceux qui venaient le vénérer. Son linceul blanc, hier encore ensanglanté du sang coulant des blessures ouvertes, a pris ici les couleurs vives d’un arc-en-ciel d’étoffes au drapé travaillé.
A la vue du Ressuscité, les gardes ne sont plus en mesure de garder le tombeau. Ils s’effondrent, comme terrassé par la fulgurance de l’instant. A terre ou sur le point de tomber, ils se détournent. L'incroyable est trop... incroyable.
En arrière-plan, un énorme rocher rappelle celui qui ne ferme plus le sépulcre dans lequel Jésus avait été enseveli. On l’imagine rond, pierre roulée pour ouvrir le tombeau , mais c’est un bloc massif qu’a voulu le peintre.
Ce panneau est un des éléments du retable d'Issenheim, visible lorsque le retable est ouvert. Il a été peint par Matthias Grünewald entre 1512 et 1516, à tempera et huile sur bois de tilleul. Destiné à l'église d'un couvent, il est désormais conservé au musée Unterlinden de Colmar.
Joyeuses fêtes de Pâques à tous !